Le 22 septembre 2024.
Voici notre état, à nous, les défenseurs en France des quelques 14,5 millions d’enfants [in-fans], les « sans voix ».
Pour Nelson Mandela : « Rien ne révèle mieux l’âme d’une société que la façon dont elle traite ses enfants. ».
État des lieux de cette composition gouvernementale…
Paul CHRISTOPHE, ministre des Solidarités, de l’Autonomie et de l’Égalité entre les femmes et les hommes assisté d’Agnès CANAYER, chargée de la Famille et de la Petite enfance.
Soyons clairs, comme le rappelle Jean-Pierre Rosenczveig, ancien juge du tribunal pour enfant de Bobigny et président d’honneur de D.E.I.-France, LA famille n’existe pas ; la modernité est de parler des familles ou du fait familial.
Quant à la petite enfance : outre l’impact du scandale actuel sur les crèches privées sur fond de rentabilité, faut-il rappeler que l’enfance court de la naissance aux 18 ans. Donc politiquement, adolescents et presque adultes sont sans valeur intrinsèque et n’existent pas… hors de la famille.
Une approche loin d’être neutre qui balaie la notion de l’enfant sujet, introduite par la CIDE – Convention Internationale des Droits de l’Enfant – le 20/11/89 ICI
Et n’oublions pas la responsabilité de l’État vis à vis des enfants dans le circuit de l’Aide Sociale à l’Enfance, grands oubliés de ce gouvernement. Les appels incessants de la société civile pour une mise en conformité vis à vis de l’article 20 de la CIDE doivent être entendu (ICI) tout comme la lutte pour l’inclusion scolaire qui fait partie de l’appel du Collectif handicap (ICI)
Gil AVÉROUS, ministre des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative : toujours selon Jean-Pierre Rosenczveig nous sommes là devant un retour aberrant de la réunion de la Jeunesse avec les Sports comme si les jeunes n’étaient que des sportifs et les sportifs nécessairement jeunes !
Un essentialisme qui une nouvelle fois renie la CIDE dans les compétences d’expression et d’engagement qu’elle reconnaît aux enfants. Les travaux menés par la grande consultation du défenseur des droits J’AI DES DROITS, ENTENDS-MOI depuis 2019 en attestent (ICI)
Anne GENETET, ministre de l’Éducation nationale et Alexandre PORTIER, chargé de la Réussite scolaire et de l’Enseignement professionnel ; comment ne pas lire, une énième fois dans l’histoire, la volonté utilitariste reconnue à l’école qui ne préparerait que les futurs salariés de demain : non, l’école est aussi le lieu où grandissent nos enfants : l’article 28 de la CIDE ne s’y trompe pas !
Bruno RETAILLEAU, ministre de l’Intérieur et Othman NASROU, chargé de la Citoyenneté et de la Lutte contre les discriminations : difficile d’y voir une volonté de lutte contre l’infantisme (article 2 : « tu as le droit à la non-discrimination ») et de juste place de la parole de l’enfant comme le demande la CIDE (articles 4, 12,13) (ICI)
Enfin, mentionnons Clara CHAPPAZ, chargée de l’Intelligence artificielle et du Numérique, placée auprès du ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. Doit-on y voir une allusion à la dernière des 6 propositions principales du camp présidentiel lors des élections du 9/6, l’unique point du programme concernant spécifiquement l’enfance : « Protéger nos enfants avec la majorité numérique à 15 ans, le contrôle parental par défaut sur les mobiles et la vérification systématique de l’âge pour l’accès aux sites internet interdits aux mineurs ».
Très insuffisant pour reconnaître dignement les plus faibles face à toutes les prédations !
Bien que l’audition de la France se soit tenue devant le comité des droits de l’enfant en 2023, on est loin du secrétariat d’État enfance auprès du premier ministre et encore plus d’un ministère de l’enfance appelé de nos vœux comme de ceux de la Dynamique pour les droits des enfants (ICI) et vers lequel les différentes manifestations pour les 35 ans de la CIDE convergent !
Monsieur Macron, votre participation et vos propos lors des 30 ans de la CIDE à l’UNESCO vous engagent, soyez force d’exemple pour notre jeunesse et rappelez-vous qu’il vous appartient de mettre à exécution l’article 42 de la CIDE « Les États parties s’engagent à faire largement connaître les principes et les dispositions de la présente Convention, par des moyens actifs et appropriés, aux adultes comme aux enfants. ».
Notre société toute entière y gagnerait !